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Choe Expose Ses "Vision D'Ete"

Seine et Marne

A.D.

Ce qui n’etait au depart qu’une visite de famille s’est transforme en passion pour un pays et une ville, celle de Savigny. Elle a donne naissance a une exposition. C’est aussi l’occasion de decouvrir les themes chers a cet artiste qui a deja paye un lourd tribut a ses idees.

Grande, le teint burine par le soleil, la barbe blanche et les cheveux poivre et sel: Choe ne ressemble pas a l’image qu’on pourait se faire d’un vietnamien. Cette reserve et ce sourire presque gene par tant d’honneur n’on rien a voir aves une politesse typiquement asiatique. Ils trahissent cette joie interieure qui n’appartient qu’a ceux qui ont connu la souffrance et les privations.

En presence de sa femme, de sa soeur qui vit a Savigny, et de ses neveux, il y a inaugure, Vendredi dernier, l’exposition don’t il est a l’origine. Visible jusqu’a la fin du moi dans le hall de l’hotel de ville, elle se compose d’une douzaine de toiles. Ce sont les visions d’ete de Choe. “C’est me premiere visite en France. Je ne pensais pas peindre mais cela m’a tellement plu que je n’ai pas resiste”, explique-t-il. Des visions pour le moins surprenantes qui melent le divertissement, celui de la coupe du monde, aux affaires les plus serieuses, celles des droits de l’homme. Seul, le regard aiguise et l’imagination de l’artiste permettent ce curieux melange des genres, entre la colombe de la paix qui regagne sa cage et la caricature de M, Chirac transforme en un Fabien Barthez volant, Choe ne laisse rien en hasard : “Je saisis tout ce qui se passe dans la vie quotidienne comme dans la vie politique”, explique-t-il.

Explisions de couleurs ou ton unique, caricature ou esquisses de paysage, l’oeuvre est foisionnant. Au passage, on remarquera une superbe representation d’un mur blanc, ce lui d’une maison savignienne. “J’aime beaucouq la quietude et la beaute de cette commune, mais aussi son caractere cosmopolite. Les gens vivent ici pacifiquement et sont vraiment chaleureux”, dit-il. Peinture a l’huile et grattoir, tels sont les “outils” de predilection de cette artiste autodidacte. Encre de Chine et plume en metal, tels sont les armes de caricarituriste.

12 ans de “reeducation”

D’origine modeste issu d’une famille de pausans du Mekong, depuis plus de 30 ans, Choe gagne en effet sa vie en dessinant dans les journaux des portraits ou des situations au vitriol. Ses illustrations seront meme diffusees dans le “Saigon Post” ou le “New York Times”. Des 1964, il se fait remarquer pour ses caricatures feroces de personnalites politiques qui lui valent deja un passage en prison. Fermement attache a la liberte et aux droit de l’homme, il sejournera douze ans en camp de “reeducation”, peu apres l’avennement au pouvoir du Vietcong, en 1975. “considere cette periode comme un accident de ma vie”, explique-t-il sobrement. Une periode ou l’homme a puise en lui pour trouver des raisons de vivre et d’appricier chaque instant de la vie quotidienne. Depuis une quinzaine d’annees, Choe expose regulierement dans son pays et au Japon. En 1995, a l’occasion du vingtieme anniversaire de la paix au Vietnam, il a meme ete cite comme une des personnalites marquantes de son pays. Une reconnaissace legitime apres ces annees difficiles.

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